Rp avec Le psy

Le bâtiment était splendide et majestueux, il n'y avait rien à dire, jamais je n'avais mis les pieds dans un endroit aussi... spécial. Les gens gambadaient avec une certaine joie que je n'arrivais pas à avoir. Marchant dans l'ombre, je longeais les murs pour ne pas me faire remarquer. En réalité, c'était devenue une simple habitude pour moi de me faire discrète, je ne le faisais même plus volontairement. Quelques regardes se portèrent vers moi mais furent très vite déviés. Peur ou simplement de l'indifférence, les émotions qu'ils éprouvaient en me voyant ne souciaient guère. Cela faisait bien longtemps maintenant que je ne partageais plus rien avec le reste de ce monde si ce n'était ma présence. Prenant un petit cahier couvert de gribouillis, je sortais un crayon et je me mis à la recherche d'un modèle.

Le dessin était une occupation comme une autre et dans mon cas, c'était la seule. Celle-ci s’entremêlait parfaitement avec le fait d'observer ce que j'appréciais énormément. Pour créer il fallait observer c'était une évidence et cela me donnait une justification à mon comportement passif. Toujours tapis dans l'ombre, je remarquais un homme beaucoup plus âgé que la moyenne de ce lycée se hisser dans ce bâtiment qu'était l'académie Tsuki. Tous comme moi, plusieurs élèves avaient rivé leurs regardes sur l'homme possédant des cheveux d'un rouge peu commun. Alors que les élèves c'étaient de nouveau remis à leurs occupations, mon intention restait toujours sur le même individu. Commençant les premières esquisses, j'essayais de retenir le maximum de ces traits si peu commun.

Relevant la tête, je m'aperçus qu'il ne se tenait plus là. Comme s'il avait disparu au beau milieu de nul part, je ne retrouvais pas sa trace. Déçue mais surtout attristé, je continuais mon dessin avec les brides de souvenir que j'avais sur son visage. M'engageant dans les couloirs sans prêter attention à ce qui se tenait en face de moi, je marchais d'un pas lent mais ininterrompu. Continuant ma création qui commençait à prendre vie à travers les coups de crayons précis, j'espérais le revoir pour affiner celle-ci. Comme si ma requête avait été attendu, je heurtais une personne de plein fouet sans le vouloir. Virant en arrière, je tombais sur les fesses avec fracas. Heureusement pour moi, il y avait eu bien plus de peur que de mal. Levant mon regard, je remarquais l'homme aux cheveux flamboyant qui se tenait en face de moi. Surprise l'espace de quelques instants, je sursautais brusquement pour vérifier si mon cache était toujours là. Respirant en remarquant sa présence comme il se devait, je ramassais mon cahier grand ouvert indiquant à l'homme en question que j'étais entrain de le dessiner. Assez gênée, j'espérais qu'il ne m'en tienne pas rigueur. D'un ton pourtant neutre, je m'excusais auprès de cet homme :

- Excusez moi, je ne vous avez pas remarqué.

Vu d'aussi près, il semblait étonnamment mystérieux. Son regard avait quelque chose... d'envoutant contrairement au mien qui indiquait la peur à ceux qui osaient le croiser. Ne sachant que faire ensuite, j'espérais juste ne pas recevoir des remontrances pour avoir heurter un adulte. Bien que... cela m'avait permit de revoir mon modèle l'espace de quelques secondes alors, je devais surement me montrer reconnaissante envers le destin pour une fois.

Ne lâchant pas une bride des gestes qu'il effectuait, il passa sa main alors dans ses cheveux écarlates avec un sourire ancré sur son visage. Qui était il ? Je n'en savais rien mais à mes yeux pour l'instant, c'était un très bon modèle. L'harmonie de son visage rendait aussi bien sur un dessin que dans la réalité. Prononçant quelques mots, sa voix ce fit plus douce que le ton que j'avais arboré quelques secondes auparavant.

"Il n'y a pas de problème je m'excuse, c'est moi qui regardait ailleurs.."

C'était alors, qu'après ces mots, il ramassa mon carnet avec tous mes croquis dont celui le représentant. J'espérais pouvoir le prendre rapidement et m'échapper de cette situation mais cela semblait désormais être fortement compromis. Il le contemplait avec un regard assez intrigué par le sujet. D'abord contemplatif et ensuite interpellé, il venait de comprendre que le sujet n'était autre que lui même. Relevant les yeux vers moi, je pouvais sentir ses mots d'interrogations qui allaient voir le jour.

"C'est moi ça, je ne me trompe pas?"

La réponse venait d'elle même et avant qu'elle ne puisse fuser de ma bouche, il me rendit mon recueil d’œuvre si précieuse qui n'était pourtant qu'un vulgaire cahier. Cet homme était peut être plus gentil que ce que son physique le faisait paraitre. Récupérant mon précieux, je n'eus toujours pas le temps de répondre à sa précédente question qu'il enchaina avec la suite. Après tout, cela ne devait guère l'intéresser plus que ça sinon, il aurait attendu ma réponse. Il semblait être préoccupé par quelque chose d'autre qui m'échappait encore :

"Je peux savoir qui tu es? Tu serais où se trouve la salle des profs par hasard?"

Qui j'étais ? Il était normal qu'une personne censée me demande cela après avoir fait une rencontre mais cette question me troublait terriblement. Les gens pensaient généralement que j'étais une fille bizarre avant de connaitre mon nom. Le peu de relation que j'entretenais avec le monde extérieur ne m'avait pas permit de transmettre mon nom à beaucoup de personne. Peut être qu'ici, cela allait changer ? Cependant, je n'avais guère envie de lui donner. Décidant néanmoins de l'aider pour sa requête, je voulais en quelque sorte lui rendre la pareil pour son geste amical qu'il avait eu envers moi.

- La salle des profs se trouvent pas loin d'ici, je peux vous y accompagner si vous le voulez. dis-je avec un ton qui se voulait amical mais n'arborait que la neutralité la plus totale.

- Hormis cela, je suis du dortoirs Saphir.

J'avais volontairement omis mon prénom dans la conversation mais, il ne pouvait sans nul doute pas le savoir. Cela aurait très bien pu être un oublie comme un autre et c'était ce que je voulais qu'il pense. Si c'était un adulte travaillant dans ces lieux, il aurait rapidement fait de trouver le dossier mon concernant avec mon nom. Je voulais que mon pouvoir ne se sache pas ou du moins, je voulais éloigner le plus loin possible de moi l'inévitable. Le moment où tous le monde allait comprendre la vrai nature de mon pouvoir. Commençant à marcher vers la salle des profs, je ne regardais pas en arrière sachant d'avance qu'il me suivait. Je me demandais encore quel rôle il pouvait bien tenir ici. Dans un élan de curiosité, je lui demandais alors :

- Et vous , qui êtes vous ? prononçais d'un ton qui sonnait le glas de l'indifférence.

Bien que je ne le regardais pas, je pouvais toujours sentir son étrange présence dans mon dos. Son regard semblait vouloir me traverser de toute part, quelque chose m'intriguait chez lui mais je ne pouvais que le ressentir. Ma question restait en suspens dans l'air en attendant qu'une réponse vienne la saisir de toute son ampleur. Quelques secondes passèrent et mon pas ne se faisait que plus régulier malgré mes propos. M’arrêtant, je le regardais pour recevoir la réponse que j'attendais avec une certaine impatience bien que dissimulée. D'un sourire propre à lui même, il me répondit sans crainte :

"Je suis Sasori Ningyo, appelle moi Sasori tout simplement et je suis désormais le psychologue de cette endroit, tout fraîchement débarqué chez les diamants!"

Quel nom étrange il portait... A vrai dire, n'ayant même pas osé donner le mien, je ne pouvais que difficilement le juger sur son nom. Ce qui m'inquiétait le plus, c'était sa fonction au sein de cette académie remplie de phénomène. Il était psychologue, l'espace d'un instant, cette information me glaça le sang. Non pas que je portais des préjugés horribles sur les psychologues mais les souvenirs revenaient à flot après cette révélation surprenante. Mon visage pourtant si neutre se déforma dans une expression de peur sans fond. Portant ma main sur mon œil gauche, j'étais tétanisé par le cauchemars qui prenait vie dans ma tête.

Je me souvenais d'un moment qui datait de plusieurs années déjà. Suite à mes multiples accidents et aux tragédies auxquelles j'avais été témoin, un psychologue tous comme l'homme qui se tenait en face de moi m'avait pris en charge. Celui-ci avait prit une place très importante dans mon esprit comme dans mon cœur. Il savait trouver les mots justes pour me réconforter et panser mes plaies psychologiques. Cependant, malgré son incroyable don pour m'apaiser, il ne restait pas moins qu'un humain. Très vite sa curiosité avait germé dans sa tête et il me demanda rapidement ce que je cachais sous mon cache de tissu. Il ne pouvait concevoir que ce que je dissimulais était la source de tous les malheurs qui frappaient les gens autour de moi cependant, il n'en était pas persuadé. Il était si rassurant, un homme comme lui ne pouvait pas subir les mêmes atrocités que les autres, il devait surement être immunisé à mon œil ! C'était ce dont j'essayais de me persuader jusqu'au jour ou je répondis finalement à sa requête en dévoilant mon œil. Et... ce qui devait arriver, arriva. Il se suicida après des longues minutes effroyables de douleur mental. Cette scène ne m'avait jamais quitté bien que j'essayais de l'enfouir au plus profond de mon être.

Revenant à la réalité, mon corps tous tremblant se trouvait toujours en face de l'homme qui ne semblait pas comprendre ma crise d'angoisse soudaine. Transpirant, j'essayais de reprendre mes esprits tant bien que mal. Cela c'était déjà produit auparavant et j'arrivais de mieux en mieux à me remettre mais je m'étais quand même rendue vulnérable face à cet homme qui devait me prendre pour une folle. Lui indiquant le restant de chemin pour rejoindre la salle des profs, je m'empressais de partir au plus vite sans me soucier de sa réaction.

Ma démarche était troublée, les émotions qui avaient cessé peu à peu d'affluer mais les effets restaient les mêmes. A mi chemin de l'échappatoire qui allait me permettre de me sortir de cette situation plus que désastreuse, l'homme aux cheveux rouges flamboyants m'interpella. Après tout, en y repensant bien, il était un psychologue, en somme c'était normal qu'il cherche la raison de mon état. Cependant, je ne savais pas si je pouvais me confier. Toutes les personnes en qui je faisais confiance étaient mortes dans d'atroces souffrances causées par nul d'autre que ma personne. Je maudissais ce pouvoir qu'était le mien. Je le maudissais au plus profond de mon être. Comme si cette haine démesurée venait de rétablir un certain ordre dans ma tête, je pus de nouveau entendre clairement le psychologue m'interpeler.

"Tu sait on es un peu pareil?"

Un peu pareil ? Comment osait il dire cela ? Peut être avait il lui aussi un pouvoir qui lui avait causé des préjudices dans le passé mais il n'avait sans nul doute jamais connu ce que j'avais vu de mes propres yeux. Ce que j'avais provoqué de mes propres mains. Une colère commençait à monter en moi, envers cet homme ! Bien qu'il n'avait rien fait, il avait dit les mots de trop. Il fallait que je décharge le trop plein d'émotion sur quelqu'un et il venait de m'en donner le prétexte parfait. Cependant la douleur qu'avait déclenché ses mots était bien réelle. Me retournant vers lui, j'écoutais ce qu'il lui restait à dire :

" Tu es sur que tu ne veux pas resté encore un peu? Pour me faire visiter l'académie? On pourrait parler de nos yeux?"

D'un ton glacial et pourtant ampli de haine, je décidais de lui répondre avec la plus grande des sincérités :

- Des familles décimées, immolation, suicide, peur, angoisse, incompréhension, atrocité, boucherie. Voilà une partie de ce que j'ai pu vivre et voir. Tous ces choses tous plus horribles les une que les autres ont été provoqué par moi. Quel genre d'humain peut me ressembler si ce n'est un monstre ?

Mes mots étaient tranchants et ils venaient d'alourdir la scène. Quelque chose de suffoquant pesait sur tous mon corps. Un instant figé, parmi la trame du temps. Comment allait il réagir face à cela ? Peu m'importait. Il avait osé dire que nous étions pareil ! Surement une phrase typique de tous psychologue pour rassurer son patient. Mais je n'étais la patiente de personne pour l'instant. Laissant mes larmes couler, je me mordais la lèvre de remord après avoir fait resurgir ces atrocités. Je voulais qu'on en finisse, j'avais réussi à craquer devant la seule personne qui pouvait me causer des plus gros problèmes encore. Si il venait à me recenser mentalement instable et dangereuse qu'est-ce qu'il allait m'arriver ? Bien que, je doutais que les hauts placés de ces lieux ne s'en doutaient déjà pas. Reprenant un calme fragile, je prononçais mes plus sincères excuses :

- Pardonnez moi monsieur... Si vous avez besoin d'autres services, n'hésitais pas à me le dire...

Il fallait que je me rachète d'une manière ou d'une autre. Après cela, touts seraient enfin terminé et je pourrais enfin finir mon précieux dessin qui n'attendait que ça depuis déjà plusieurs minutes.

J'essayais de récupérer mon calme bien que mon esprit était embrouillé par un mélange de colère et de crainte. Il s'approchait de moi et je baissais ma tête en reprenant cet air de neutralité absolue que j'arborerais depuis plusieurs années déjà. J'espérais qu'il ne m'en veuille pas, parler comme cela à un adulte pouvait me valoir beaucoup de problème. Si on me renvoyait de cette académie, je n'avais plus d'autre endroit pour vivre. Il continua à s'approcher de moi et posa une main dans mes cheveux d'un noir profond. Je relevais alors la tête pour écouter ce qu'il voulait me dire. Son visage était étonnamment serein.

"Arrête de m’appeller monsieur déjà, appelle moi Sasori tout simplement! Je ne mentais pas en disant sa que on était un peu pareil. Ma mère avait peur que je sorte dehors une fois mon pouvoir révéler de peur que je blesse quelqu'un. Si jamais quelqu'un avait été la pour t'aider à te maîtrisé tu ne serais pas envahi pas tout c'est cauchemards !"

Je ne savais même pas s'il était possible de controler ce pouvoir que je haïssais tant. Mais, mes tensions commencèrent à s'apaiser lorsque j'appris que lui aussi avait vécu ce genre de moment. Même si la proportion de temps en vivant dans cette terreur absolue était radicalement différente entre lui et moi, il pouvait peut être me comprendre. Je retenais une larme qui voulait désespérément sortir, un flot d'espoir venait d'apparaitre dans mon esprit. Cependant, je ne voulais pas m'y fier, trop de fois je m'étais accroché à cela.

Il se retourna reprenant une direction opposée, puis il me regarda avec un sourire qui magnifiait son visage de rêve et prononça :

"Alors tu fais quoi? Tu devais pas me faire continuer de visité l'établissement? c'est le service que je te demande."

J'hésitais à lui accorder sa requête, après tous, l'idée de passer un peu plus de temps avec lui attrait ma curiosité désormais. Cependant, je ne connaissais pas énormément l'académie, ayant trouvé rapidement les lieux les plus isolés, je n'avais pas cherché plus loin. Je m’apprêtais à lui répondre lorsque je vis deux hommes étrangement vêtus de blanc venir vers nous. Ils semblaient happés par leur conversation si bien qu'ils nous remarquèrent qu'au dernier moment. Après un petit instant de pause, ils changèrent de direction pour disparaitre de notre vu le plus vite possible. J'avais déjà gravé l'allure de ces deux personnes dans ma mémoire, ce n'était qu'un sentiment mais mon instinct me disait de m'en méfier. Reprenant alors le cour des choses, je prononçais à Sasori d'une manière calme :

- J'aimerais bien vous aider mais... En réalité, je ne connais pas très bien le reste de l'Académie. De plus, j'ai une tache importante à finir. Mais... J'espère qu'on se reverra une autre fois... Ah et aussi, je m’appelle Mei.

C'était alors que je prenais un autre chemin pour me diriger vers ma chambre pour enfin finir mon dessin. De plus j'avais des modifications à faire, il était tellement beau avec son sourire que je ne pouvais pas m’empêcher de le retranscrire dans ma création. Je disparaissais peu à peu de sa vue pour voguer à ma tache.

Fin pour moi :3